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Comment je me suis reconstruite après ma relation toxique.

Dernière mise à jour : 14 août


relation toxique | pervers narcissique | se libérer | aux mille et une âme | saxon


Bonjour à toi qui prends le temps de t'arrêter sur ce post, et qui peut-être te reconnaîtras juste en lisant le titre de mon partage.


À vrai dire, je n'ai pas eu qu'une seule relation toxique dans ma vie. J'en ai eu trois qui m'ont vraiment marquée, mais à des degrés différents. Lorsque l'on évoque la toxicité, nous pensons automatiquement au manipulateur pervers narcissique, le fameux PN, pour lequel on fait la liste des points à cocher afin de le classer dans les hautes sphères de la toxicité. La relation toxique la plus ultime, celle que j'ai vécue mais aussi celle que je vois le plus en consultation, concerne les relations avec le PN. Je me reconnais dans les témoignages des femmes qui viennent me voir et me racontent leur histoire. Cependant, la toxicité ne se cache pas uniquement derrière le masque du PN.


À mon sens, les relations toxiques peuvent être vécues avec des personnes torturées, remplies de blessures non guéries, avec des ego très dominants et un besoin de contrôle absolu. Une relation peut être toxique pour soi si elle ne nous correspond pas du tout et que nous nous efforçons de continuer dans cette relation qui nous détruit. Nous pouvons rencontrer une personne toxique pour notre équilibre, et nous pouvons être toxiques pour nous-mêmes en fermant les yeux sur notre propre mal-être.


J'ai attiré ce genre de relation. Sur le moment, je ne me rendais pas compte que la base venait de mon besoin et de mon envie de sauver le monde, ainsi que de ce besoin d'être aimée intensément et surtout de ne pas être abandonnée. Mon besoin de me sentir aimée m'a totalement poussée à accepter des situations et des comportements néfastes et irrespectueux. Plus la personne me repoussait, plus je me sentais perdue et en dépendance affective. Je pensais réellement qu'en étant la personne idéale pour mon partenaire, il ne pourrait jamais m'abandonner. Et pourtant... ma première relation, celle qui m'a fait devenir maman, m'a littéralement détruite. Et je pense que ça restera celle qui m'aura le plus traumatisée. Être maman est pour moi un bonheur; je voyais cela comme un aboutissement, une union entre deux êtres, un lien unique. Si je te parlais en détail de tout ce que j'ai subi et traversé ces cinq années d'union, j'en aurais pour des jours. Mais là, je voulais surtout te partager mes ressentis. Il a détruit mes rêves, mes espoirs, ce à quoi j'avais foi. Je me suis retrouvée seule avec un petit garçon de 2 ans. Pour moi, il nous a abandonnés. J'ai eu plus la sensation que nous étions un fardeau pour lui, plutôt que d'avoir été un jour sa femme et son fils. Trahison, mensonge, tromperie, double jeu, abandon... c'est tout ce que j'ai vécu en retour.


J'ai tenté de me reconstruire, d'avancer, de continuer à croire en l'amour tel que je le désirais. J'ai rencontré une personne si contrôlante et traumatisée que j'ai failli en perdre la raison. Moi qui souhaitais une relation d'amour, de confiance et de joie, j'ai cru exploser de folie. Je ne pouvais pas regarder devant moi dans la rue, sous peine qu'il me reproche de draguer ou "mater" les hommes. Je ne pouvais pas m'habiller d'une certaine façon, sinon c'était pour attirer l'attention. Je ne pouvais rien faire seule : pas de sport, pas de sorties. Si au travail je parlais avec un collègue, j'étais la reine des s.... J'étais encore totalement abîmée par ma relation précédente, mais heureusement j'ai réussi à me sortir de là tellement il me mettait en rage. Hystérie, cris, prisons, déception. Voilà ce que j'ai ressenti.


J'ai vécu le harcèlement également : menaces, insultes, violence verbale et physique, dévalorisation, abus, moquerie, manipulation verbale, torture mentale.


Comment je me reconstruis doucement après tout ça ?


Tu sais, déjà, j'ai pris conscience que si je voulais être aimée et respectée, il fallait que je commence d'abord par m'aimer et me respecter moi-même. Je ne pouvais pas attirer à moi ce que je ne me donnais pas en priorité. Je ne pouvais pas chercher chez l'autre ce que j'étais incapable de me donner. Je devais sortir de l'illusion que connaître l'amour véritable signifiait être en couple, "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants". J'ai dû reconnaître mes croyances, les rencontrer, les apprivoiser. J'ai appris à aller au plus profond de mes faiblesses, au plus profond de mes côtés obscurs pour y ramener la lumière. J'ai appris à dire non, j'ai appris à choisir ce qui est juste et bon pour moi selon mes valeurs. J'ai pris le risque de ne pas être aimée et d'être rejetée. Mais est-ce que cela a vraiment de l'importance lorsque finalement on se choisit ? Est-ce qu'on ne s'humilie pas et ne se rejette pas soi-même lorsqu'on accepte l'inacceptable ?


Aujourd'hui, je me reconstruis. Toujours et encore après toutes ces années. J'apprends à accepter les traumatismes, les traces que ce genre de relation peut laisser. J'apprends petit à petit à écouler ce venin qu'on m'a mis dans les veines durant des années. Je cherche l'antidote, je le trouve et l'expérimente chaque jour. Je me permets de choisir, d'écouter mon cœur et d'aller là où il me guide avec confiance. La confiance ? Parfois j'ai du mal à la redonner et c'est OK. Ça prend du temps, c'est OK aussi. Pourquoi aller plus vite que la musique ? Parfois j'aimerais, pour gommer la souffrance et les souvenirs qui reviennent comme un fouet en plein visage. Mais alors je me calme et je me dis que j'ai le droit, j'ai le droit de ressentir que c'est dur pour moi. J'ai le droit de me sentir triste et d'avoir peur. J'ai le droit de laisser ces choses prendre du temps.


Et plus j'avance sur ce chemin, plus je me libère. Et j'aimerais aussi, sur ma route, aider à enlever des maillons aux chaînes que certains et certaines ont posées à leurs pieds. Alors j'accompagne des personnes qui vivent également cette souffrance. Et plus j'aide, plus je me libère à chaque libération de mes consultantes. La vraie finalité de tout ce temps que l'on prend pour se sortir de tout ça, c'est de trouver son propre amour derrière la porte de la guérison.


Prends soin de toi.


Emmanuelle



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